La 27e conférence des parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques s’est clôturée le 20 novembre 2022.
Deux enjeux centraux se jouaient à cette COP dite « africaine ». Celui de l’ambition et celui de la justice climatique avec les pays dits du Sud.
Que peut-on en retenir ?
La dimension justice climatique sort (un peu) grandie de cette COP.
Loin de ce qui était demandé par les pays du Sud, mais un premier vrai signal avec la mise en place d’un fond spécifique sur les pertes et préjudices.
La dimension ambition reste par contre très insuffisante. Si l’objectif de 1,5 degrés reste présent (on a vraiment eu chaud – c’est le cas de le dire – sur ce point). Pas d’engagement d’avancer plus vite sur la réduction de nos émissions au-delà de déclaration d’intention, et rien à nouveau sur la sortie effective des énergies fossiles. Les pays qui en ont massivement (pays arabes, Russie, chine) et les lobbies ont à nouveaux eu raison de cette évidence.
Comme dit très bien Zakia Khattabi , ambition et justice climatique sont pourtant indissociables, ce sont les deux jambes d’une action climatique efficace. On sort donc de cette COP en boitant (son communiqué de presse en commentaire).
Beaucoup d’autres éléments à souligner aussi: des (faibles) avancées sur la dimension genre du changement climatique, la reconnaissance du droit à un environnement sain, une première mention des énergies renouvelables…
Bref, on a pas envie de danser aujourd’hui. Vraiment pas. On a besoin de beaucoup mieux.
Mais n’oublions pas que notre avenir climatique dépend des politiques de chaque État. Et on a beaucoup à faire (tiens, et si on confirmait la sortie de la Belgique/de l’Europe du #TCE pour commencer ? Ce serait une belle façon de soigner notre gueule de bois!).
Au boulot (et à vite pour une analyse plus en détails).
Et les droits humains ?
N‘oublions pas, maintenant la COP finie, la situation des droits humains en Egypte (que j’ai développé ici) et le probable backlash que vont vivre les rares organisations qui luttent sur le sol égyptien. Pas de justice climatique sans démocratie et société civile ouverte !