Communiqué de presse commun avec Saskia Bricmont, députée européenne (23/08/2019)
Les flammes ravagent la forêt amazonienne depuis plus de deux semaines. Avec elle, mais aussi avec les autres incendies de grande ampleur qui se déclarent un peu partout dans le monde, ce sont les poumons de la planète qui brûlent.
Les incendies en forêt amazonienne connaissent une hausse dramatique par rapport à 2018 dernière, qui n’a d’égale que la superficie déforestée suite à la politique du président Jair Bolsonaro, largement responsable de cette catastrophe humanitaire et écologique.
En effet, les deux phénomènes, incendies d’une part, et déforestation d’autre part, sont liés en raison de la pratique des défrichements par brûlis qui permet de transformer des aires forestières en zones de culture et d’élevage ou pour nettoyer des zones déjà déforestées. Pour Ecolo, le fait d’avoir donné la tutelle de la forêt à l’armée et d’avoir démantelé les organes chargés de la protection de l’environnement a par ailleurs rendu le désastre inéluctable.
« La Commission européenne et certains leaders européens se sont félicités fin juin d’un accord de principe entre l’UE et les pays du Mercosur, dont le Brésil, en arguant que l’accord de libre-échange allait contraindre Jair Bolsonaro à mener une politique plus durable, notamment en ce qui concerne la gestion de l’Amazonie et par ailleurs plus respectueuse des droits de chaque individu », commente la députée européenne Ecolo Saskia Bricmont. « On voit aujourd’hui à quel point cette stratégie était erronée puisque la principale réaction de Bolsonaro fut de reporter la faute sur les ONG qu’il accuse d’avoir bouté le feu à la forêt ! Combien d’hectares de forêts devront brûler et combien de violations des droits humains faudra-t-il pour comprendre que le président Bolsonaro n’a que faire des engagements sociaux et environnementaux conclus avec Commission européenne ? », s’interroge Saskia Bricmont.
Ecolo appelle le Conseil européen et la Commission européenne à prendre leurs responsabilités et à adopter toutes les mesures de rétorsion et de pression utiles à faire bouger l’État brésilien, dont, évidemment, la suspension sans délai des discussions relatives au projet d’accord Mercosur.
Les écologistes interpelleront également les Ministres belges, et en particulier le Ministre des Affaires Etrangères, Didier Reynders, par la voix de la députée fédérale Ecolo Séverine de Laveleye.
« La communauté internationale doit en effet intervenir rapidement et fermement pour mettre un terme à cette catastrophe. Quelles initiatives sont prises par la Belgique dans ce cadre ? Quelle sera la position de la Belgique lors des prochaines réunions internationales en septembre et octobre, notamment par rapport à l’accord de libre-échange Mercosur ? Comment la Belgique compte-t-elle prendre ses responsabilités face aux importations de produits brésiliens qui sont largement issus de l’exploitation des ressources amazoniennes? La Belgique doit être à la pointe du combat pour sauver la forêt amazonienne et soutenir toute initiative d’autres pays ou de l’Union visant à préserver la forêt amazonienne », ajoute Séverine de Laveleye, députée fédérale Ecolo.
« Ces feux de forêts revêtent une importance particulière. Ces catastrophes, liées ici principalement à la main de l’Homme, déciment les populations autochtones et consume l’une des principales sources d’oxygène de la planète. Avec l’Amazonie en feu, c’est la planète entière qui étouffe de plus en plus. Attendre ou laisser faire n’est pas une option acceptable pour nous », concluent Saskia Bricmont et Séverine de Laveleye.
Le suivi au Parlement fédéral
Le 17 septembre 2019, avec mes collègues Samuel Cogolati (Ecolo) et Wouter De Vriendt (Groen), nous avons été reçus – à notre demande – par l’ambassadeur de la République Fédérative du Brésil en Belgique. L’occasion pour nous de plaider en faveur du respect des engagements pris par le Brésil dans le cadre de l’Accord de Paris et d’exprimer nos vives préoccupations face à la déforestation en Amazonie et ces conséquence tant environnementales que sur les populations autochtones.
Photo prise à l’occasion de notre entrevue avec l’ambassadeur du Brésil (17 septembre 2019)
Le 24 septembre 2019, j’ai déposé une proposition de résolution sur l’Amazonie. Celle-ci exhorte le gouvernement fédéral à mettre en place un plan d’action pour mettre fin aux feux de forêt en Amazonie et suspendre les discussions relatives au Traité Mercosur, en l’attente d’un véritable changement de cap des autorités brésiliennes. Notre commerce avec le Brésil doit intégrer les normes les plus strictes pour le respect de l’environnement, de la biodiversité et des droits humains.