Le dérèglement climatique constitue une menace mondiale majeure. Parmi les premières causes du dérèglement figurent les combustibles fossiles qui, depuis la révolution industrielle, sont responsables de près de 80 % des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Ce puissant gaz à effet de serre participe activement au dérèglement climatique.
Or, à ce jour, il n’existe pas d’instrument international juridiquement contraignant pour réguler les combustions d’énergies fossiles. L’Accord de Paris de 2015, ratifié par la Belgique en 2017, a fixé l’objectif de maintenir l’augmentation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et de poursuivre les efforts pour limiter l’augmentation de la température à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels d’ici 2030.
Pourtant, le dernier rapport de synthèse du GIEC montre que les mesures prises par les gouvernements ne sont pas suffisantes pour maintenir l’augmentation de la température sous le seuil des 1,5 degrés. Elles ne sont ni suffisamment ambitieuses, ni suffisamment implémentées. Des mesures immédiates permettant de réduire de manière significative les émissions mondiales au cours de cette décennie sont, dans ce cas, nécessaires et urgentes.
En outre, d’après l’étude “Carbon Bombs” publiée en 2022, un grand nombre de méga projets d’extraction fossiles sont actifs ou en cours de développement dans le monde. Ces bombes climatiques émettent durant leur cycle de vie plus d’un milliard de tonnes de CO2 (1 Gt).
L’étude identifie 425 projets dans 48 pays, soit 195 projets pétroliers et gaziers et 230 mines de charbon. Les émissions potentielles de ces “bombes carbone” excèdent à elles seules le budget carbone lié au seuil de 1,5 °C et le désamorçage de celles-ci doit être une priorité dans la politique d’atténuation du changement climatique.
La lutte contre le dérèglement climatique étant mondiale, des solutions doivent voir le jour à l’échelle internationale. C’est pour cela qu’un réseau mondial de plus de 1.000 organisations de la société civile et institutions a lancé le projet d’adoption d’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles. Ce traité est basé sur trois piliers : un arrêt total des soutiens aux projets d’énergie fossiles, la mise en place d’une transition vers des énergies renouvelables et le fait que celle-ci soit juste et durable.
Ces trois piliers de la proposition de traité de non-prolifération des combustibles fossiles sont désormais soutenus par 2.100 organisations de la société civile de 117 pays, 101 lauréats du prix Nobel, plus de 700 députés de 85 pays, 3.000 scientifiques et universitaires, l’Organisation Mondiale de la Santé et des milliers de professionnels de la santé ainsi que 95 villes et gouvernements infranationaux.
Le soutien diplomatique s’accroît également depuis que l’initiative a été publiquement demandée par six nations du Pacifique – sous l’impulsion de Vanuatu et des Tuvalu, rejoints par Tonga, Fidji, Niue et les Îles Salomon – et par le Parlement européen. A la COP 28, 11 états soutiennent l’instauration du traité depuis que la Colombie et les Samoa se sont déclarés en faveur de celui-ci.
Par ailleurs, en décembre 2022, la Région de Bruxelles-Capitale s’est également jointe à l’appel pour l’adoption d’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles et a rejoint les nombreuses entités régionales ayant fait de même.
La 28ème conférence des Nations Unies sur le climat a lieu à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, sous la présidence du directeur général de la compagnie pétrolière émirati. Alors que les températures moyennes de l’année 2023 s’approchent déjà des 1.5°C, le nombre de lobbyistes de l’industrie fossile présent à la COP28 est passé de 500 à 2400 par rapport à la COP27 en Egypte.
Dans ces conditions, il est plus que nécessaire d’appuyer aujourd’hui pour un traité mettant fin à l’exploitation des énergies fossiles. Nous devons appuyer pour une transition juste et durable vers un système énergétique renouvelable, loin des industries fossiles.
C’est pour cela que j’ai déposé une résolution pour demander au gouvernement fédéral de soutenir ce traité.
Pour un avenir plus vert et plus juste, la Belgique doit signer le traité de non-prolifération des énergies fossiles.
Le lien du traité : https://fossilfueltreaty.org