Je dépose deux lois pour lutter contre la pollution PFAS !

Je vous en parlais ici, les PFAS sont ces produits chimiques très utilisés par l’industrie et l’agriculture pour leur grande persistance et leur résistance à la chaleur ou à l’humidité.

PFAS, c’est le petit nom des substances per- et polyfluoroalkylées : l’OCDE les définit comme des substances fluorées qui contiennent au moins un atome de carbone méthyle ou méthylène entièrement fluoré (sans atome H/Cl/Br/I attaché).

Une partie significative des PFAS est reconnue comme des perturbateurs endocriniens, et ont des effets toxiques sur le système reproducteur (trouble de la puberté, certains cancers, problèmes de fertilité, etc.), sur le système immunitaire (maladies auto-immunes, cancers, etc.), le système cardio-pulmonaire (hypertension, asthme, etc.), le système nerveux (diminution du QI, troubles cognitifs, autisme, Alzheimer, Parkinson, etc.), la croissance, le métabolisme (obésité, diabète de type 2) et la thyroïde.

La pollution aux PFAS est partout

On trouve ces substances partout, dans l’environnement, dans les cours d’eau, dans l’air, dans la terre, dans nos champs. Surtout, on en trouve dans nos corps. Une grande partie de la population est exposée aux PFAS.  Et pour cause, les PFAS sont utilisés dans les ustensiles de cuisine, dans les jouets, les objets en plastiques, le textile et les vêtements, les emballages, etc, etc. Les scientifiques font référence à la pollution aux PFAS comme le ‘poison du siècle’.

Fin 2023, une enquête de la RTBF mettait en lumière l’immense pollution aux PFAS de nos cours d’eau et de notre environnement. Ce scandale a fait tristement écho au scandale des 3M qui a exposé la pollution industriel de la région d’Anvers et dont je vous parlais ici.

Un usage sous le radar, les pesticides PFAS

Pire encore, nous découvrions fin 2023, grâce à plusieurs rapports des organisations Générations Futures et Pesticides Action Network, que les PFAS étaient aussi largement utilisés dans les pesticides qui sont largement pulvérisés dans les champs en agriculture conventionnelle.

D’après ces rapports, certains fruits et légumes sont particulièrement touchés. Par exemple, 1 abricot sur 3 en Europe est contaminé par un PFAS. La proportion de légumes contaminés a augmenté de 250 % entre 2011 et 2021, passant de 2.1 à 7.1 %.

Ces polluants éternels sont donc pulvérisés librement et intentionnellement dans notre environnement, dans notre alimentation, mettant en danger notre santé et celle des agriculteur.rices en première ligne.

Petit tour des législations

Partout dans le monde et en Europe, des législations sont votées pour lutter contre cette pollution grandissante. Au Danemark, en Nouvelle-Zélande, en France récemment, des lois sont votées contre les PFAS. En Europe, un projet de restriction universel a été déposé début 2023 par un groupe de 5 pays (la Norvège, la Suède, le Danemark, les Pays-Bas et l’Allemagne).

Mais la législation européenne prend du temps, et les PFAS s’accumulent. Les législations nationales peuvent en outre montrer l’exemple et c’est en cela que nous pouvons agir au niveau national (en plus de la protection évidente de notre santé et de notre environnement).

Alors j’ai décidé de prendre les devants, en déposant deux textes de lois restreignant l’usage des PFAS :

– un texte qui interdit l’usage des PFAS dans les pesticides,

– un texte plus général qui interdit l’usage des PFAS dans les objets destinés à entrer en contact avec l’alimentation, dans tous les textiles (hormis pour les vêtements de protection), dans les mousses anti-incendie ainsi que dans les cosmétiques.

Considérant les preuves avérées de pollution au PFAS, leur toxicité reconnue pour les organismes et l’environnement, la difficulté de légiférer au niveau européen sur l’ensemble de la famille des PFAS, l’étendue de l’exposition à cette pollution et les initiatives nationales et européennes en cours pour réguler l’usage des PFAS, il apparaît urgent et essentiel d’avancer nationalement sur une interdiction de l’usage des substances PFAS dans un but de protection de la santé et de l’environnement.

Et le fait que la législature soit bientôt terminée n’est pas un problème, puisque le texte sera prêt à être débattu dès le début de la nouvelle législature !

Pour que notre santé et notre environnement soient prioritaires sur les intérêts de l’industrie, et pour pouvoir garantir un avenir plus vert, plus juste et plus sain pour tous et toutes !

 

Sources :