Qu’est-ce que le papillomavirus ?

Les papillomavirus sont des virus sexuellement transmissibles qui, d‘après les estimations, touchent pratiquement 80 % de la population sexuellement active.
Les
papillomavirus humains (HPV) appartiennent à une famille de virus comptant plus de cent variantes. Les conséquences d’une infection varient selon le type de papillomavirus. Elles peuvent aller des verrues génitales (condylome) aux cancers (cancer du col de l’utérus, cancer de l’anus, cancer de l’ORL notamment). 75 % des cancers liés aux HPV se déclarent chez les femmes, 25 % chez les hommes.

Peut-on s’en prémunir ?

Oui! Pour prévenir l’infection par papillomavirus, la meilleure protection est la vaccination car en effet, le vaccin contre le HPV protège contre 70 à 80 % des variantes du virus. Vu la circulation et la gravité de ces virus, la vaccination est une évidence!

D’ailleurs, le Conseil Supérieur de la Santé est arrivé à la conclusion qu’il était fortement
recommandé de vacciner les filles et les garçons âgé-e-s de 9 à 14 ans inclus. De plus, il conseille une vaccination de rattrapage des femmes et des hommes âgé-e-s de 15 à 26 ans, sur base individuelle.

La vaccination est-elle accessible ?

Oui! Cependant, l’accès à la vaccination n’est pas le même pour les filles et les garçons.
Jusqu’en 2019, seules les filles bénéficiaient d’un remboursement pour la vaccination. Depuis l’année scolaire 2019-2020, un programme de vaccination scolaire permet de vacciner gratuitement les filles comme les garçons.

Mais il y’a discrimination …

Aujourd’hui, les personnes qui n’ont pas pu bénéficier de ce programme peuvent acheter elles-mêmes le vaccin en pharmacie. Dans ce cas, l’INAMI rembourse le vaccin pour les filles sous certaines conditions, mais pas pour les garçons. Par exemple: un garçon qui achète du Gardasil 9® dans une pharmacie paie 134,84 euros par vaccin, alors qu’une fille dans la même situation ne paie que 12,10 euros ou 8,00 euros grâce au remboursement de l’INAMI.
Étant donné qu’il faut plusieurs vaccinations pour être complètement protégé, le coût sans remboursement peut atteindre remboursement de ses vaccins contre le HPV contrairement aux filles de son âge. 406,50 euros.

Sur base de ce constat, un garçon a mené une action en justice avec le soutien de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, dénonçant le fait qu’il n’avait pas droit au remboursement de ses vaccins contre le HPV contrairement aux filles de son âge. Le tribunal du travail de Bruxelles lui a donné raison et a établi fin mars que le régime de remboursement de la vaccination contre le papillomavirus (HPV) constitue une infraction à la Loi Genre et la Loi Anti-discrimination.

À la suite de la décision du tribunal qui reconnaît une infraction directe basée sur le sexe, ainsi qu’une discrimination intersectionnelle fondée sur le sexe, spécifiquement pour le groupe des hommes homosexuels, j’ai donc demandé à notre secrétaire d’état à l’égalité des chances, Sarah Schlitz et au Ministre de la Santé Vandenbroucke, si ils prévoyaient des conditions de remboursement neutres du point de vue du genre et étudiaient la possibilité d’une vaccination de rattrapage pour les hommes qui n’ont pas eu l’opportunité de se faire vacciner auparavant.

A mes questions, notre secrétaire d’état Sarah Schlitz, s’est jointe à l’avis du Conseil
Supérieur de la Santé et m’a assuré qu’elle collaborera avec le Ministre Vandenbroucke sur la question des conditions de remboursements neutres une fois que l’avis de la Commission du médicament aura été reçu. Le Ministre Vandenbroucke a quant à lui dit attendre Commission de remboursement des médicaments (CRM) normalement prévu pour le mois d’août avant de prendre sa décision.

Une affaire que je continuerai à suivre de près donc … L’égalité entre les filles et les garçons pour l’accès au vaccin contre le HPV doit être une réalité, il en va de la santé publique de nous toutes et tous !