La journée internationale des droits humains se déroulait le 10 décembre dernier, date anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains adoptée en 1948.

Cette journée vise à promouvoir les droits fondamentaux et la quête pour leur respect universel, encore loin d’être atteint. En effet, dans de nombreux pays du monde, les défenseur.se.s des droits humains sont intimidés, harcelés, arrêtés illégalement, attaqués et même trop souvent assassinés. La société civile, à l’échelle mondiale, est confrontée à une tendance décrite comme un «shrinking civic space »

Dans certains pays, la pression sur les mouvements sociaux prend une forte ampleur. Elle prend des formes différentes, parfois légales (par des lois répressives, des coupes budgétaires, etc.), parfois para-légales, telles que l’intimidation et la violence.

Rien qu’en 2019, selon les signalements réalisés au Mémorial international pour les défenseurs des droits humains, 304 défenseur.se.s des droits humains auraient été assassinés. Ces chiffres déjà bien trop élevés ne reflètent toutefois pas la réalité, bien plus préoccupante.

La société civile, syndicats et ONG, organise dans ce cadre une campagne annuelle, Defend the Defenders pour mettre l’accent sur celles et ceux qui luttent partout pour défendre nos droits.

Cette année, j’ai relayé cette campagne au sein du parlement, en interrogeant la Ministre de la coopération, Mme Kitir. Dans sa note de politique générale, elle annonce le projet de réalisation d’une étude des mécanismes de protection des défenseur.se.s des droits humains. Je lui ai dès lors demandé où en était ce projet, si on en connaît déjà les pourtours.

Par ailleurs, je lui ai aussi rappelé qu’en décembre 2019, une conférence « Claiming back civic space: towards approaches fit for the 2020s » s’est tenue à l’initiative des Affaires Etrangères et de la coopération au développement. Des recommandations avaient été formulées et j’ai pu demander à la Ministre comment ces recommandations avaient déjà pu être intégrées dans les stratégies de la coopération belge ?

La Ministre a répondu qu’elle porterait une attention particulière aux principes du enabling civic space durant son mandat. Elle a également mentionné la création d’un plan concret dont le point de départ serait les recommandations énoncées dans l’étude « Claiming back civic space » du CNCD 11.11.11 et le bureau d’études ECDPM. En outre, Me Kitir a pour objectif d’élaborer notre propre mécanisme de protection des défenseur.se.s des droits humains, à l’instar de nos pays voisins.

Je me réjouis de ces nouveaux plans d’actions ainsi que d’un mécanisme de protection propre à la Belgique. Je continuerai à suivre ce dossier et interrogerai la Ministre sur l’avancée de ces études et plans d’actions plus tard dans la législature.